Mon général, pour marquer votre entrée en fonctions, vous avez décidé de ranimer la flamme à l’Arc de triomphe. La symbolique du geste me paraît indispensable par les temps qui courent car les actions emblématiques sont hélas de plus en plus absentes de notre société.
En revanche, je m’interroge sur le sens que vous conférez à cette cérémonie. Voilà pourquoi, je me permets de vous poser quelques questions.
Pourquoi avoir choisi de vous entourer uniquement des jeunes de la région parisienne et pas, à titre d’exemple, des jeunes de Corse, de Mayenne, de la Vendée ou des Côtes-d’Armor, départements qui ont payé le prix du sang le plus élevé lors de la Grande Guerre ?
Pourquoi avoir choisi de vous entourer uniquement des jeunes de couleur, sans renforcer cette représentation par des personnes blanches ou jaunes et, pourquoi pas, par des jeunes du Pacifique, à un moment où votre président se trouve aux îles Marquises ?
Pour les jeunes, participer à la cérémonie de Ravivage de la flamme doit être un devoir de mémoire et un geste sacré. Leur présence aux côtés des anciens contribue au passage de flambeau entre les générations, à la sauvegarde de notre histoire militaire, au souvenir des sacrifices consentis par nos aïeux pour notre pays.
Pourquoi dans ces conditions n’avoir pas demandé à la très belle jeune fille qui tient l’épée, pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté, de se séparer temporairement de sa coiffe, que l’on peut assimiler à un voile, et au jeune garçon de porter autre chose qu’une paire de baskets ?
Vous le savez, ce jour-là un effort supplémentaire est fait sur la tenue, comme l’ont consenti à vos côtés ces saint-cyriens en grand U. Pourquoi alors mon général avoir accepté ce relâchement au lieu d’exiger un changement vestimentaire ? La symbolique n’en aurait été que plus forte aux yeux de tous nos concitoyens.
En commentaire de la photo parue sur Twitter, vous écrivez : « nous devons être dignes » mais mon général, pensez-vous que l’image diffusée par vos soins est elle-même à la hauteur des millions de Français morts sur tous les théâtres d’opérations et du respect que l’on doit porter à leur mémoire ?
Sans trop me faire d’illusions, j’aimerais que, pour les gens de Place d’armes, vous apportiez des réponses à mes interrogations
Très respectueusement,
Jean-Pierre Fabre-Bernadac
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