Le Conseil constitutionnel, dernier rempart contre le chaos.
L'utilisation de l'article 49-3 pour faire adopter la loi portant réforme des retraites a plongé notre pays dans le chaos.
Cette période n'est pas sans rappeler 1958, année lors de laquelle le général de Gaulle accéda à la présidence du Conseil. Le père des institutions de la Vème République, après l'adoption de la réforme instaurant l'élection du Président de la République au suffrage universel, noua un lien particulier entre le Chef de l'État et les Français.
C'est sur cette base que fut établie une coutume constitutionnelle : fort de son élection par le peuple, le Président peut retirer un projet de loi porté par la majorité dont il a l'appui tout au long du processus parlementaire.
C'est ce que firent les présidents Mitterrand et Chirac et ce que refuse de faire l'actuel Président.
Le retour à l'ordre public nécessite un geste d'apaisement, tant à l'endroit des manifestants que de l'opinion publique, opposée dans sa grande majorité à la réforme des retraites.
Le Président Macron n'agit plus en gardien des institutions dès lors que, en tant que Chef d'Etat, il exacerbe les tensions dans le pays. Ce lien si particulier noué par de Gaulle et les Français a obligé ses successeurs à se conformer à sa pratique du pouvoir.
Face à une l'impopularité de cette réforme, la sagesse commanderait de consulter le peuple par référendum, de dissoudre l'Assemblée nationale, ou de se soumettre à l'opinion publique et de ne pas promulguer la loi.
Les membres du Conseil constitutionnel examineront la conformité du projet de loi à la Constitution le 14 avril. Écrivez leur pour dire que l'esprit des institutions de la Vème République est bafoué et que c'est la légitimité même de ce gouvernement et des suivants qui s'en trouvera anéanti. La paix civile et la concorde entre Français nécessite que cette loi soit déclarée inconstitutionnelle pour être inapplicable.
Cincinnatus