top of page
Bandeau P.A._edited.jpg

Honneur aux Harkis


ree

À l’heure où certains hommes politiques, censés défendre la France, se permettent de reprendre les insultes que proférait le FLN à l’égard de nos harkis, il convient de rappeler haut et fort que ceux-ci ont combattu bravement aux côtés de nos soldats en Algérie.


Tout commence au lendemain de la Toussaint rouge, le 1er novembre 1954, lorsqu’un couple d’instituteurs venus enseigner les enfants est assassiné par les fellagas. La première unité d’auto- défense est alors créée dans l’Aurès, organisation spontanée de la défense des villages contre les exactions rebelles, par des hommes assurant eux-mêmes leur sécurité avec quelques armes individuelles, afin de pouvoir travailler et vivre en paix.


Tous volontaires, ces gardiens de villages constituèrent ce que l’on a appelé des groupes d’autodéfense. Ils n’étaient point mercenaires, car ils n’étaient pas payés. Beaucoup plus tard furent créés des supplétifs avec solde.


La valeur combative de ces hommes courageux se révéla aussi bien dans la défense de leurs propres familles et de leurs biens, que dans leur capacité d’attaquer et de pourchasser les rebelles grâce à leur connaissance du terrain. Aussi le commandement décida de les armer plus fortement et de les encadrer. C’est ainsi que fut créée en 1955 la première harka de l’Aurès.


Dans les décisions du congrès « historique » de la Soumann est écrit qu’il faut « Rejeter l’autorité de droit et faire reconnaître une autorité de fait, l’O.P.A. (Organisation Politico-Administrative), par le terrorisme, arme essentielle de notre combat. » Tout est dit !


Les rebelles s’introduisaient la nuit dans les villages pour massacrer les responsables locaux et semer la terreur, avant de disparaître comme des ombres. Ayant terrorisé et rendu muette la population, ils pouvaient recruter de malheureux habitants et leur faire exécuter des coupures de routes, abattre des poteaux téléphoniques.


La population n’était pas responsable, elle avait dû agir contrainte et forcée, mais comment le savoir ? De novembre 1954 à juin 1957, 6 352 fermes ont été brûlées, 77 963 têtes de bétail égorgées ou volées, 687 000 arbres fruitiers coupés, 13 millions de pieds de vigne arrachés, 50 746 poteaux télégraphiques sciés, 180 routes coupées et 451 écoles détruites, pendant que s’ajoutaient un à un les cadavres mutilés des notables musulmans et des « collaborateurs » sous les yeux d’une population hallucinée par la peur. Durant cette période, dans le seul canton de Michelet, plus de 2 000 habitants ont été condamnés à mort, torturés et exécutés. Et si les exécutions individuelles ne suffisaient pas à lier la population au FLN, alors c’était le massacre collectif : Melouza, où un douar entier fut détruit au cours d’une tuerie qui a fait trois cents morts, El Halia, où les corps dépecés de notables, femmes et enfants furent laissés sur la place publique, Palestro où treize familles de fermiers furent massacrées.


Quel président a parlé des « crimes contre l’humanité » des français en Algérie ? Monsieur Beteille, président de la commission de sauvegarde, écrivit à l’époque : « Les fellagas tuent pour tuer, pillent, incendient, égorgent, violent, écrasent contre les murs les têtes des enfants, éventrent les femmes, émasculent les hommes. Il n’y a pas de supplice imaginable par le cerveau le plus déréglé, le plus sadiquement porté vers la cruauté qui ne soit couramment pratiqué par les rebelles. »


Il a fallu attendre 1957 pour que les premières formations de harkis soient créées et 1958 pour que leur rôle s’affirme. Au 31 décembre 1958 les effectifs atteignent :


 - Harkis 28 071

 - Moghaznis des S.A.S.  17 141

 - Hommes des groupes d’autodéfense 16 855

 - Hommes des G.M.S. 8 614


Soit un total de 70 681 hommes.


Les moghaznis des S.A.S., dont le rôle était essentiellement d’assurer la sécurité de la Section Administrative Spéciale et de son personnel, afin qu’elle pût remplir sa mission de pacification, furent aussi très souvent amenés à jouer un rôle opérationnel important.


Les G.M.S., Groupes Mobiles de Sécurité, ont témoigné hautement de leur valeur guerrière, de leur courage et de leur loyauté. Il en fut de même pour les fusiliers marins et les gendarmes auxiliaires.

Ces hommes auraient pu être 500 000 si tous les volontaires avaient été acceptés. Ils étaient issus de la population de nos trois départements algériens, depuis les anciens combattants ayant participé à toutes les campagnes, jusqu’aux jeunes, aux paysans, aux bergers, voire même aux fellagas ralliés.


On ne dira jamais assez les services que rendirent les musulmans des forces supplétives et en particulier des harkas, que celles-ci aient été autonomes ou attachées à des unités régulières de secteur ou d’intervention.


Je ne traiterai pas ici du sort qui fut réservé aux harkis et à leurs familles au lendemain d’une indépendance accordée sans obligation à nos pires ennemis. Désarmés, ils ont été abandonnés pour la plupart aux bourreaux du FLN, alors qu’ils avaient cru en la parole d’un général sans honneur et sans pitié leur assurant que la France perdurerait « de Dunkerque à Tamanrasset ».


Colonel honoraire Gilbert Beauval



Bibliographie :


Bachaga Boualam : « Les harkis au service de la France »

Jean Mabire : « Commando de chasse »

Guy Vincent : « Képi bleu »

Jean-Yves Alquier : « Nous avons pacifié Tazalt »

 
 
 

41 commentaires


Membre inconnu
il y a 6 jours

C'est une honte !

Mais il n'est pas le seule à devoir porter une honte qui ne s'oubliera jamais.

Mon Pére, militaire de carrière, à démissionné en revenant d'Algérie.

J'avais 7ans, parfois la nuit il hurlait.

Je n' ai connu la raison, de la mère qu'après son décès !

Il hurlait les noms des Harkis que la France, l' armée, lui avait abandonné sachant qu'une heure aprés ILS SERAIENT EGORGES !

J'aime

Membre inconnu
07 nov.

Oui... Honneur aux Harkis et à tous ces Français d'Algérie (et d'ailleurs avant eux) livrés aux barbares.... et honte à cette France qui continue sa dégénérescence dans l'oubli de tous ces êtres de chaire de sang, de tous âes, martyrisés (euphémisme).

Quelle rédemption possible pour cette France, morte de tous ses reniements après soumission aberrante à tous les mensonges des ennemis de l'élévation de l'être humain.


Fort heureusement nos jeunes ne sont pas dupes et savent qu'il vaut mieux être issu de France, d'Europe (pas celle castratrice d'aujourd'hui) que d'ailleurs. La régression n'est pas leur choix.


Ils sont un miracle.

-----

Merci évidemment à tous ces guerriers dits perdus, traduits en justice, embastillés, condamnés... même à mort puis passés au…

Modifié
J'aime

Membre inconnu
07 nov.

Tout mon respect pour ces étrangers venus de loin ,défendre notre liberté et notre pays,merci a vous les combattants qui aujourd'hui sont oubliés.

J'aime

Servadac
07 nov.

Pour répondre en partie à ceux qui soulèvent l'oubli d'hier et d'aujourd'hui à propos notamment des soldats indochinois, je crains qu'il s’agisse comme les harkis d'un point de détail d'une politique plus générale. Cet oubli est général et touche l'ensemble des combattants. Je dois malheureusement constater qu'il est constant de la part de la métropole de cultiver cet oubli qui touche tous les soldats français de papier comme de coeur et de toutes époques. Comment ne pas déplorer le sort récemment réservé au corps du Général Gudin retrouvé en 2019 près de la Bérézina dont le rapatriement a été refusé tant par l'état que par la municipalité et la région. Les soldats français de papiers bénéficient tout juste de la…

Modifié
J'aime
Servadac
il y a 7 heures
En réponse à

Bonjour, J'ai recrée mon profil avec la même adresse email et le même pseudo et cela à l'air de fonctionner. Par contre tout le monde est devenu Membre inconnu. Ce n'est plus un bug mais de la magie. Salutations

J'aime

Membre inconnu
06 nov.

Les plus oubliés ne sont pas les harkis mais les soldats vietnamiens abandonnés par la France

Je m’associe aux honneurs aux harkis pour avoir vécu (7 ans) toute la guerre d’Algérie avec ma famille et mon père légionnaire à Sidi Bel Abbès. Mais j’ai peu (ou pas) lu sur Place d’armes sur un quelconque hommage rendu aux soldats vietnamiens qui ont combattu dans les rangs de l’armée française, et qui ont donné leur vie pour la France.

J’en parle avec émotion parce que j’ai aussi vécu toute la guerre d’Indochine où je suis né, où mon père a combattu au sein de la Légion Etrangère, et que nous avons quittée après notre défaite militaire de Dien Bien Phu. Et pour aller où,…

Modifié
J'aime
Membre inconnu
il y a 6 jours
En réponse à

Bonjour H.D.

Pour le Major, Très fort probable, il avait atteint à mon sens ses 60 ans (donc de 1924) quand j'en avais 21, il était sur le départ. Son charisme m'a entrainé vers un grand respect.

Pour L'ADC DESTIN, il devait avoir 45 ans ( né en 39 comme mon défunt père et engagé à 16 ans il me semble) , métissé Vietnamien, 45 ans à tout cassé, un sacré militaire aussi. les deux seules personnes m'ayant vraiment marqué au 3éme RIMA.

Je pense souvent à eux.

Bonne journée à vous.

B.L.

J'aime
bottom of page