Honneur aux Harkis
- evpf29
- il y a 12 heures
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À l’heure où certains hommes politiques, censés défendre la France, se permettent de reprendre les insultes que proférait le FLN à l’égard de nos harkis, il convient de rappeler haut et fort que ceux-ci ont combattu bravement aux côtés de nos soldats en Algérie.
Tout commence au lendemain de la Toussaint rouge, le 1er novembre 1954, lorsqu’un couple d’instituteurs venus enseigner les enfants est assassiné par les fellagas. La première unité d’auto- défense est alors créée dans l’Aurès, organisation spontanée de la défense des villages contre les exactions rebelles, par des hommes assurant eux-mêmes leur sécurité avec quelques armes individuelles, afin de pouvoir travailler et vivre en paix.
Tous volontaires, ces gardiens de villages constituèrent ce que l’on a appelé des groupes d’autodéfense. Ils n’étaient point mercenaires, car ils n’étaient pas payés. Beaucoup plus tard furent créés des supplétifs avec solde.
La valeur combative de ces hommes courageux se révéla aussi bien dans la défense de leurs propres familles et de leurs biens, que dans leur capacité d’attaquer et de pourchasser les rebelles grâce à leur connaissance du terrain. Aussi le commandement décida de les armer plus fortement et de les encadrer. C’est ainsi que fut créée en 1955 la première harka de l’Aurès.
Dans les décisions du congrès « historique » de la Soumann est écrit qu’il faut « Rejeter l’autorité de droit et faire reconnaître une autorité de fait, l’O.P.A. (Organisation Politico-Administrative), par le terrorisme, arme essentielle de notre combat. » Tout est dit !
Les rebelles s’introduisaient la nuit dans les villages pour massacrer les responsables locaux et semer la terreur, avant de disparaître comme des ombres. Ayant terrorisé et rendu muette la population, ils pouvaient recruter de malheureux habitants et leur faire exécuter des coupures de routes, abattre des poteaux téléphoniques.
La population n’était pas responsable, elle avait dû agir contrainte et forcée, mais comment le savoir ? De novembre 1954 à juin 1957, 6 352 fermes ont été brûlées, 77 963 têtes de bétail égorgées ou volées, 687 000 arbres fruitiers coupés, 13 millions de pieds de vigne arrachés, 50 746 poteaux télégraphiques sciés, 180 routes coupées et 451 écoles détruites, pendant que s’ajoutaient un à un les cadavres mutilés des notables musulmans et des « collaborateurs » sous les yeux d’une population hallucinée par la peur. Durant cette période, dans le seul canton de Michelet, plus de 2 000 habitants ont été condamnés à mort, torturés et exécutés. Et si les exécutions individuelles ne suffisaient pas à lier la population au FLN, alors c’était le massacre collectif : Melouza, où un douar entier fut détruit au cours d’une tuerie qui a fait trois cents morts, El Halia, où les corps dépecés de notables, femmes et enfants furent laissés sur la place publique, Palestro où treize familles de fermiers furent massacrées.
Quel président a parlé des « crimes contre l’humanité » des français en Algérie ? Monsieur Beteille, président de la commission de sauvegarde, écrivit à l’époque : « Les fellagas tuent pour tuer, pillent, incendient, égorgent, violent, écrasent contre les murs les têtes des enfants, éventrent les femmes, émasculent les hommes. Il n’y a pas de supplice imaginable par le cerveau le plus déréglé, le plus sadiquement porté vers la cruauté qui ne soit couramment pratiqué par les rebelles. »
Il a fallu attendre 1957 pour que les premières formations de harkis soient créées et 1958 pour que leur rôle s’affirme. Au 31 décembre 1958 les effectifs atteignent :
- Harkis 28 071
- Moghaznis des S.A.S. 17 141
- Hommes des groupes d’autodéfense 16 855
- Hommes des G.M.S. 8 614
Soit un total de 70 681 hommes.
Les moghaznis des S.A.S., dont le rôle était essentiellement d’assurer la sécurité de la Section Administrative Spéciale et de son personnel, afin qu’elle pût remplir sa mission de pacification, furent aussi très souvent amenés à jouer un rôle opérationnel important.
Les G.M.S., Groupes Mobiles de Sécurité, ont témoigné hautement de leur valeur guerrière, de leur courage et de leur loyauté. Il en fut de même pour les fusiliers marins et les gendarmes auxiliaires.
Ces hommes auraient pu être 500 000 si tous les volontaires avaient été acceptés. Ils étaient issus de la population de nos trois départements algériens, depuis les anciens combattants ayant participé à toutes les campagnes, jusqu’aux jeunes, aux paysans, aux bergers, voire même aux fellagas ralliés.
On ne dira jamais assez les services que rendirent les musulmans des forces supplétives et en particulier des harkas, que celles-ci aient été autonomes ou attachées à des unités régulières de secteur ou d’intervention.
Je ne traiterai pas ici du sort qui fut réservé aux harkis et à leurs familles au lendemain d’une indépendance accordée sans obligation à nos pires ennemis. Désarmés, ils ont été abandonnés pour la plupart aux bourreaux du FLN, alors qu’ils avaient cru en la parole d’un général sans honneur et sans pitié leur assurant que la France perdurerait « de Dunkerque à Tamanrasset ».
Colonel honoraire Gilbert Beauval
Bibliographie :
Bachaga Boualam : « Les harkis au service de la France »
Jean Mabire : « Commando de chasse »
Guy Vincent : « Képi bleu »
Jean-Yves Alquier : « Nous avons pacifié Tazalt »





Je vous adresse mon bonjour, mon colonel... ainsi qu'à Thierry Lagarde... en déplorant "paisiblement" notre France conduite avec fierté à l'agonie, par les traitres qui la gouvernent !
Sans vouloir ouvrir de polémique, ce général était tenu, sur le plan international, de conclure ces accords. Trois solutions avaient été envisagées dans les négociations, supervisées par l’ONU, les Américains et les Russes.
Première option : je confirme ou je demande la nationalité française et je suis accueilli sur le sol français. La plupart d’entre eux, pour ne pas dire tous, furent effectivement accueillis et logés comme les Français de l’époque, dans la même galère de l’après-guerre — parfois sans eau courante, sans téléphone, ni électricité. Dans bien des cas, les logements étaient insalubres, avec les toilettes au fond du jardin. L’administration leur fournit du travail : à l’EDF, à la SNCF, aux PTT, au Gaz, au Téléphone, dans l’enseignement,…
Ce couple d'instituteurs lâchement assassiné à Sétif, M. et Mme Monnerot ont perdu la vie sauvagement à notre place ma mère, son mari, mon frère, ma sœur et moi. En effet, le mari de ma mère (le second après divorce d'avec mon père, donc mon beau-père) venait d'avoir son affectation à Sétif, son premier poste dans l'enseignement public de la République. Ma soeur étant née en Juillet 1954 et n'avait donc que 3 mois à peine pour la rentrée scolaire 1954/1955, ma mère refusa de faire ce voyage avec un enfant aussi jeune et donc refusa cette nomination si bien que nous ne sommes pas partis?. C'est alors que Monsieur et madame Monnerot furent nommés à notre place et malheur…
Terrible double peine pour les harkis, l'armée porte une part de honte par son attitude ou plutôt les politiques de l'époque envers eux.
« Hommage à ces hommes d’honneur, fidèles à la France jusqu’au sacrifice, que l’Histoire a trop longtemps trahis par le silence. »