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Pour une France non Alignée

Place d'Armes - Pour une France non alignée

 

La récente actualité, en Ukraine comme au Mali, nous rappelle les réalités de la politique internationale, les fondamentaux de la diplomatie et la nécessité d'un pragmatisme autrefois qualifié de realpolitik. Il fut un temps où la France rayonnait sur le monde, où sa parole était écoutée et entendue. Aujourd'hui, nos dirigeants successifs ont fait de notre nation jadis prééminente, une voix de seconde classe, complice des uns et victime des autres, sans force et sans souveraineté, aux ordres des lobbies et des puissances étrangères. Il est bien loin, le temps où l'on parlait Français dans toutes les cours d'Europe...


Le propos n'est pas ici de soutenir les uns ou les autres en fonction des événements, encore moins de prendre faits et causes, mais bel et bien de rappeler que la France a dans l'histoire un autre rôle à jouer que celui commandé par d'autres.


Premièrement, il conviendrait de ne plus conditionner nos choix à l'émotion médiatique du moment. Tout comme on n'écrit pas l'histoire avec des bouquets de fleurs et des marches blanches, on n'assure pas la force du pays et le succès de ses ambitions à l'aune des réactions des salles de rédactions. Rappelons qu'être « dans le vent » reste une ambition de feuille morte.


Au delà de l'émotion, c'est sur la réalité des choses qu'il faut se concentrer. C'est la realpolitik « la politique étrangère fondée sur le calcul des forces et l'intérêt national » oubliée par les occidentaux, mais pas par la Russie ni par la Chine, ni d'ailleurs par la Turquie. La seule chose qui devrait motiver les prises de décisions de nos dirigeants, c'est de savoir si une décision est bénéfique pour les Français ou pas. Encore faudrait-il en avoir les moyens et surtout l'envie.


Ensuite, malgré la volonté de certains de dissoudre la vitalité et la souveraineté nationale dans des ensembles décisionnels toujours plus vastes et délocalisés, la France mérite d'imaginer et de réaliser sa propre politique, en concertation avec ses voisins et amis, certes, mais jamais contre les intérêts des Français. La souveraineté est la clé. Il est pour le moins surprenant de voir le président Macron louer et flatter la souveraineté ukrainienne « en même temps » qu'il souhaite voir la souveraineté française diluée dans une pseudo souveraineté européenne dont on voit bien, en ces temps troublés, qu'elle est une utopie.


Enfin, la France, de pays allié et devenu pays aligné derrière les choix américains, pour son plus grand malheur. Nous devons cesser de suivre aveuglément nos alliés américains dont les intérêts divergent clairement des nôtres. Pour satisfaire des objectifs aux antipodes des nôtres, nos décideurs ont, en 2003, détruit l'Irak qui fût longtemps notre allié et ont livré le Kosovo à une mafia islamiste au cœur de l'Europe. Le suivisme atlantiste nous a enjoint à détruire la Libye en 2011, déstabilisant ainsi toute une partie de l'Afrique, avec pour conséquence ultime et catastrophique la création d'un espace libre pour les islamistes et l'ouverture toutes grandes des vannes de l'invasion migratoire subsaharienne en Europe.


En résumé, il convient de revenir au monde réel, libéré des postures médiatiques et des idéologies du moment ou des injonctions extérieures, d'avoir une vision à moyen et long terme et surtout, d'avoir l'envie que la France redevienne et reste la France, une voix non alignée qui manque cruellement à ce monde sans boussole.



Gérard HARDY

Vice Président de Place d'Armes

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