Le Colonel Tran Dinh Vy
- evpf29
- 28 mai
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Le colonel Tran Dinh Vy, mémoire du Commando 24 Vandenberghe, sera présent à Dinan (Bretagne) le 8 juin 2025.
Né en 1928 près de Nam Dinh dans une famille catholique, Tran Dinh Vy se destine à l’âge de 14 ans à des études théologiques dans un monastère cistercien et souhaite devenir moine.
Les évènements en décideront autrement. Le Viêt Minh pourchassant les catholiques de la région, l’adolescent doit choisir entre deux mondes qui s’affrontent. Le choix se fait naturellement et le 1er mars 1947, à l’âge de 19 ans, il s’engage dans l’armée française. Engagé volontaire au 6e R.I.C., il participe comme voltigeur à l’opération Léa visant à anéantir le réduit Viêt Minh dans la Haute-Région du Tonkin. Ce fut là son baptême du feu et c’est lors de cette opération qu’il fera connaissance de Vandenberghe.
Sergent-chef le 1er mars 1950, il entre dans la légende en rejoignant le Commando Vandenberghe et devient l’adjoint de ce dernier et son interprète. Cette unité deviendra en juillet 1951 le fameux Commando 24, connu sous le nom des « Tigres Noirs ».
Le commando, chargé de missions de renseignements et de harcèlements, organise des raids profonds dans les zones contrôlées par les troupes Viêt Minh auxquels il administre des pertes sévères en hommes et en matériel. Il devient vite célèbre pour ses actions et est régulièrement cité en exemple par le général de Lattre.
Après de multiples actions victorieuses dans la zone, le Commando 24 participe à la Bataille du Day fin mai 1951. Sa mission est de dégager le piton de Ninh Binh qui vient de subir une violente attaque Viêt Minh, et de récupérer le corps du lieutenant Bernard de Lattre de Tassigny, fils du général, décédé à l’aube du 30 mai à l’âge de 23 ans. Lors de l’attaque du piton, Vandenberghe est sérieusement blessé et demande à Tran Dinh Vy de prendre le commandement de l’opération. Ce dernier réussit à coiffer le piton, à dégager le poste et à récupérer le corps de Bernard et ses chasseurs. L’opération a coûté 19 morts et 10 blessés au commando. Pour ce fait d’arme, le général de Lattre lui remettra personnellement la Médaille militaire.
Viendra plus tard la fin tragique du commando dans la nuit du 5 au 6 janvier 1952. Tran Dinh Vy était parti cette nuit-là en opération avec sa section. A son retour, il trouve dans leur chambre commune son ami Roger Vandenberghe lâchement assassiné. Ce fut un choc terrible pour lui et il trouve refuge quelques temps dans les commandos voisins dont celui de Rusconi. Ayant échappé miraculeusement à son assassinat programmé et toujours menacé de mort par le Viêt Minh, il décide alors de rejoindre l’Armée nationale vietnamienne et poursuivra sa carrière militaire jusqu’au grade de colonel. Après la prise de Saigon le 30 avril 1975, il se résout à quitter le Vietnam, devenant ainsi l’un des premiers boat-people. Passé brièvement par les Philippines et les Etats-Unis, il choisit de rejoindre la France avec sa famille.
Arrivé là dans des conditions difficiles en novembre 1975, il sera finalement réintégré le 26 mars 1976 dans l’Armée française au grade de Chef de Bataillon au 1er R.E.I. à Aubagne. En 1981, il devient commandant militaire adjoint du Service historique de l’armée de terre (SHAT) avant de faire ses adieux aux armes en avril 1988 au grade de colonel.
Le colonel Tran Dinh Vy est titulaire de nombreuses décorations françaises, vietnamiennes et américaines : Commandeur de la Légion d’honneur, Médaille militaire, Officier de l’Ordre national du Mérite, Croix de guerre T.O.E. avec 6 citations, Croix de la Vaillance vietnamienne avec 12 citations, Bronze Star Medal avec 2 citations et Army Commendation Medal avec agrafe pour les Etats-Unis.
Le gouvernement français depuis soixante-dix ans n’à pas eu la grâce d’ériger un monument aux soldats morts à Diên Biên Phu, celui qui existe est une initiative privée venant d'un ancien légionnaire. Honte à tous ces hommes politiques.
Le colonel Tran Dinh Vy nous fait également l’honneur de sa présence vendredi 6 juin à Castillon d’Arthez, pour un hommage à VANDENBERGHE, dans son village d’adoption au cœur du Béarn. La DMD64 lui exprime son infinie gratitude.
Est-ce que Macron s'est incliné à la mémoire des soldats vietnamiens qui luttait avec leurs frères d'armes français et dont aucun est revenu de captivité après la chute du camp retranché de Diên Biên Phu ?
Le colonel Tran Dinh Vy a été un vrai combattant ayant essuyé les tirs, monté l’assaut et risqué sa vie journellement au sein de son Commando 24. Je parle avec émotion et même affection de ce vaillant soldat né comme moi au Vietnam où mon père d’origine flamand belge était légionnaire et qui, après Dien Bien Phu, a ensuite conduit notre famille en Algérie (Sidi Bel Abbès) où j’ai vécu toute la guerre. Tout le contraire de ces officiers d’apparat et de salon récompensés au-delà de leurs mérites réels, Vy (qui a appartenu au même régiment 1er REI de la légion que mon père) aurait largement mérité d’être nommé officier général de brigade de deuxième section lorsqu’il a quitté le service…
Toutes mes félicitations mon Colonel pour avoir servi la France !