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Le cri d’alarme d’une femme de gendarme : « Nous sommes seules… »

  • evpf29
  • il y a 3 heures
  • 3 min de lecture

« Aucune association ne devrait remplacer un État qui abandonne ses citoyens et ses gendarmes. »


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Les femmes et les familles de gendarmes souffrent et paient les pots cassés d'une politique irresponsable. Virginie Leclercq, présidente de l’Association nationale des familles de gendarmes, pousse un cri d'alarme poignant à l'intention de nos responsables politiques. Il doit être entendu. Vite.


Il y a pire qu’être invisible, c’est être oublié. Et aujourd’hui, c’est exactement ce que vivent les familles de gendarmes : oubliées, reléguées, effacées derrière un uniforme qui finit par masquer la souffrance de ceux qui le portent… et de ceux qui les aiment. Je parle aujourd’hui parce que nous n’acceptons plus de voir nos maris partir pour servir un pays qui, trop souvent, ne prend même plus la peine de regarder dans sa direction.


Chaque jour, je vois un homme qu’on épuise. Nous voyons nos époux partir avec des moyens ridicules, affronter des missions impossibles à tenir et revenir exténués, les yeux chargés de fatigue et de colère. Ils sont les premiers à intervenir. Sur place, ils aspirent le malheur et la cruauté d’une population de plus en plus violente. Ils interviennent avec courage et sincérité. Le devoir est dans leur ADN, ils laissent de côté leur propre traumatisme pour assurer leur service.


Je les vois encaisser les pressions hiérarchiques, les injonctions absurdes, les ordres contradictoires. De la part de certains officiers qui prônent une carrière au détriment du bien-être de leurs hommes et femmes qui, eux, avancent dans le brouillard. Et nous, femmes de gendarmes, restons là, impuissantes, à recueillir ce qu’ils n’ont plus la force de dire.


Abandonnés de l'État et de certains députés

Il est temps de dire les choses clairement, car c'est insupportable : l’État et certains députés ont abandonné les gendarmes. Pendant que les effectifs fondent, que les moyens se réduisent, que la pression s’accumule, certains responsables se cachent derrière des discours creux et des promesses jamais tenues. Ils parlent de sécurité mais ne fournissent pas les outils nécessaires pour la garantir. Certains députés, pourtant élus pour représenter le peuple, ferment les yeux, détournent le regard, refusent de soutenir ceux qui risquent leur vie pour que nous puissions vivre en sécurité.

Ce mépris institutionnel n’est pas seulement humiliant, il est dangereux.

Un gendarme ne se lève pas le matin pour tuer, un gendarme ne se lève pas pour uniquement faire de la répression. La violence est la dernière de leur option. Il met en péril des hommes et des femmes et, par extension, leurs familles, leurs enfants, tous ceux qui dépendent de leur travail. Nos familles vivent dans la peur et le renoncement: les nuits blanches, les interventions tardives, les logements délabrés, l’insécurité autour des casernes : nous encaissons tout et toutes seules !

Et pourtant, aucune politique ne nous protège réellement.


Derrière chaque gendarme, une famille qui lutte

Nous sommes seules, souvent invisibles, parfois ignorées. C’est pour cela que l’Association nationale des familles de gendarmes est une béquille, un refuge : elle soutient et écoute là où l’État échoue, ne répond pas à l'attente de ces familles. Mais ces moyens sont inexistants, elle se contente de dons, de persévérance et d’un amour inconditionnel pour l’institution.

Mais soyons clairs : aucune association ne devrait remplacer un État qui abandonne ses citoyens et ses gendarmes. Toutes les associations devraient unir leur voix pour que nos revendications soient enfin respectées. Nous exigeons d’être entendues ! Nous ne demandons pas des privilèges. Nous demandons des moyens dignes, des logements corrects, un soutien politique responsable, une Justice cohérente et une vraie reconnaissance. Nous exigeons que nos gendarmes ne soient plus laissés à l’abandon et que nos familles ne soient plus sacrifiées dans le silence. La France doit comprendre que derrière chaque gendarme, il y a une famille qui lutte pour qu’il tienne encore debout. Et que cette lutte, nous ne pouvons plus la mener seules.


Aujourd’hui, je parle pour toutes les familles qui n’osent pas, pour tous les gendarmes qui s’effondrent en silence, pour tous ceux qui aiment un homme ou une femme prêt à donner sa vie sans recevoir le minimum en retour. Parce que ce combat, c’est le nôtre.

Et nous ne lâcherons plus rien.




 
 
 
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