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STADE DE FRANCE, CHAOS : DIAGNOSTIC CRIMINOLOGIQUE

Source : ATLANTICO.FR

Stade de France : chaos et calembredaines, un

beau travail d’équipe


Susciter un tel chaos dépassait les forces d’un seul homme : ils s’y donc mis à trois - côté

sécurité ; ceci est une analyse criminologique ; donc, l’aspect sportif, organisation, etc. y

sera éludé.


Premier en cause, l’assez rigide préfet Lallement, peu doué pour la vision précoce et

flexible ; sous sa jolie casquette d’uniforme nord-coréen, il fait plus dans le statique et le

déjà-vu, que dans le génie créateur. Au-dessus, le ministre Darmanin, dont l’initial réflexe

est toujours de mentir.

L’homme qui, fin 2020, affichait triomphalement la baisse de la criminalité dans son fief électoral - confiné et sous couvre-feu plus d’un trimestre - et qui depuis, fait pire encore. Entre le partisan du « Plus c’est gros, mieux ça passe », et celui de « C’est comme ça, pas autrement », en cas de nouveau et d’imprévu, ça coince forcément.


Imprévu dû à l’ignorance des alertes du renseignement de terrain - pour l’immédiat - mais

plus profondément, à l’incompréhension des évolutions, toujours subtiles, dans les profondeurs du monde criminel.


Certes, voici quinze ans que la Préfecture de police a repéré les gangs juvéniles des ban-

lieues de la capitale et envisagé de les réduire. Mais la bande stable-structurée (durable,

avec vague hiérarchie et structures) n’est pas la forme criminelle suburbaine majeure. On y

trouve d’abord la meute, entité furtive qui, grâce aux portables, s’agrège subitement pour un pillage, une émeute - frappe et disparaît aussitôt, en mode essaim.


Sans cesse, ces meutes assaillent les policiers dans le neuf-trois (fact-checkers ! Nous

avons les détails) ; donc, sont rompues dès 12/13 ans à éviter les « keufs ».

Cette gymnastique est quasiment leur quotidien - d’abord dans « leurs » fiefs ; exemple près du Stade de France, à la cité hors-contrôle des Francs-Moisins, aux narcos si indifférents à la police qu’ils publient l’adresse de leurs fours en entier sur Instagram, avec promos du jour.

Bien sûr, ces meutes de prédateurs opportunistes ne planifient rien - pas le genre Napoléon

avant Austerlitz.

Un match de foot au stade de France ? Bof, banal, pas lucratif. Mais là !


Désordre et précipitation, le match fatal se prépare. Manque une pléthore de « stadiers » :

on les recrute dans le coin - notamment, sans contrôle, dans les cités alentours. Le renard

dans le poulailler : pour sûr, les lascars embauchés-stadiers font entrer les copains à l’œil,

signalent (les portables toujours) les secteurs sans sécurité ni contrôle.


Les premiers accourus des cités voisines voient alors le Saint Graal sous leurs yeux : par

milliers, des étrangers perdus, ballottés d’un secteur à un autre - pas toujours sobres. Leurs

montres ! Leurs téléphones ! Leurs poches pleines des euros préparés pour faire la fête ; ou

changés, pour les Britanniques.


L’info vole, de portable en portable : c’est la ruée. Par petits groupes de cinq-six, la dé-

pouille commence. « Dès qu’ils s’éloignaient des policiers, les gens se faisaient attraper, dit

un gradé, Ils faisaient leur marché... on n’a jamais vu ça... » - avec dix ans de 9-3 au

compteur, la remarque pèse lourd. Ces policiers du terrain, sur place toute la soirée, ont ainsi vu affluer une nuée de quelque trois cents pillards de 12 à 16 ans.


La police était là pour mater des hooligans - pas « des voyous en nombre », comme dit le

maire de Saint-Denis - homme peu enclin au tout-répressif. « Présence massive et

inhabituelle de centaines de délinquants ... Un vol avec violence ou par ruse toutes les deux minutes » s’étouffent les syndicats policiers. Ayant - faute d’ordres cohérents - gazé des

supporters souvent en famille, bousculés de barrières en portiques, les policiers en viennent

(tardivement) à arrêter les pillards passant sous leurs nez. Bien sûr, les agiles lascars des

cités proches sont déjà rentrés au bercail, poches et sacs à dos remplis.

Restent au fond du tamis des attardés, de benêts voleurs à la petite-semaine, ni familiers

des lieux, ni aguerris ... Des Péruviens... Un Palestinien...

Les mineurs arrêtés ? Classement sans suite... auteur inconnu... procédure irrégulière - tous dehors, et vite. La lourde et lente justice française ne sait se dépêtrer des infractions furtives, commises par des groupes agiles.

Alors, par réflexe, elle les rejette hors de sa portée.

Lallement... Darmanin... Dupont-Moretti : faisons-leur confiance pour nier l’évidence : pas

de morts ?

Tout va bien. Mais l’Europe est horrifiée par les scènes vues au stade de

France.


Et les forts opportunistes bandits suburbains ont capté l’impuissance des forces de

sécurité en de telles circonstances : ils ne l’oublieront pas de sitôt.

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